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Union européenne Dacian Ciolos, un Roumain très francophile à l'Agriculture

Le Roumain Dacian Ciolos, appelé à s'occuper de l'Agriculture à Bruxelles, va devoir s'employer à dissiper les soupçons sur sa trop grande proximité avec les positions de la France, alors qu'une grande bataille s'annonce sur le budget agricole de l'UE.

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L'homme, auditionné vendredi par le Parlement européen avant de prendre le poste de commissaire à l'Agriculture, bénéficie d'une longue expérience dans ce domaine, forgée dans sa Transylvanie natale mais aussi en France, pays qui a vivement soutenu sa candidature. Dacian Ciolos est en outre un ami Michel Barnier, ancien ministre français de l'Agriculture qui s'était souvent vivement opposé aux vues libérales de Bruxelles ces dernières années.

Certains Etats se sont aussi inquiétés de voir un portefeuille aussi important --la Politique agricole commune (Pac) absorbe environ 40 % du budget communautaire-- confié à la Roumanie. Pays qui ne s'est pas toujours illustré par une utilisation sans reproche des subsides européens. « Je suis conscient de la nécessité d'une excellente et correcte gestion des fonds européens et je serai très exigeant, y compris avec la Roumanie », déclarait M. Ciolos à l'Afp fin 2009.

A Bucarest, des sources européennes soulignent la réputation de probité de l'ancien ministre de l'Agriculture. Le président de la Commission Jose Manuel Barroso a balayé ces réserves lors de l'annonce de la nomination: « il est de loin le plus compétent de tous les noms que j'ai reçus pour ce poste ».

Né le 27 juillet 1969 à Zalau (centre de la Roumanie), M. Ciolos est tombé dans « la marmite » de l'agriculture très jeune en passant ses vacances avec ses grand-parents. « Ils travaillaient à la coopérative. Mon grand-père avait aussi un lopin de terre où il faisait de l'élevage et cultivait des légumes. Ma passion est née là », a-t-il raconté à l'Afp. « J'ai ensuite choisi de faire un lycée agricole contre l'avis de mes parents », poursuit-il. A l'époque, l'agriculture était vue comme une voie mineure dans la Roumanie du dictateur communiste Nicolae Ceausescu. Mais M. Ciolos persiste. En Roumanie, 45 % de la population vit en milieu rural.

Il se spécialise à l'Ecole nationale d'agronomie de Montpellier

En 1989, il entre à l'université de Cluj (centre) pour des études d'horticulture. Quelques mois plus tard, le régime communiste s'effondre. Les Roumains peuvent enfin voyager librement. M. Ciolos part en stage dans des exploitations agricoles françaises, en Bretagne puis dans la région toulousaine chez un maraîcher spécialisé dans les produits biologiques. Il se spécialisera à l'Ecole nationale d'agronomie de Montpellier (sud de la France) et y rencontre sa femme, une Française.

Après des stages au sein de la Direction générale de l'agriculture à Bruxelles, il travaille à la délégation de la Commission européenne en Roumanie (2002-2003) avant d'entrer au ministère de l'Agriculture roumain comme conseiller puis ministre (d'octobre 2007 à décembre 2008).

Pour l'avenir, M. Ciolos estime qu'une « refondation » de la Pac est nécessaire afin de mieux prendre en compte la diversité de l'agriculture européenne, notamment après l'entrée des nouveaux membres d'Europe de l'Est. A son poste à Bruxelles, il aura surtout à mener à partir de 2011 la grande bataille du futur budget agricole de l'UE, après 2013. Plusieurs pays entendent le voir baisser nettement à l'avenir.

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